Le flux d’écrire
Il écrivait « pour conjurer l’inexistence ! » - disait-il ! –
Un peu comme un sculpteur à grandes salves de burin
Tente de projeter son âme dans la pierre…
Espère-t-il – sans trop y croire – qu’elle durera davantage que lui ?
Ne voit-il donc pas qu’au milieu de la vie
Ecrire, c’est guetter les frêles
Indices de la mort ?
Que c’est en somme s’efforcer d’incarner le Jour
Capable d’attirer l’esprit dans son cristal ?
C’est changer la parole qu’on murmure
- Michaël Gabriel Uriel Raphaël… -
En une sorte de syriaque que nul ne comprend
Hormis certains chercheurs d’or – peut-être ? –
Ou les oiseaux blancs qui s’échappent de l’écume de la mer
Lorsqu’elle jaillit des rochers
Un murmure voisin du silence
Pareil à ces fins déclics de harpe
Au fond des tuttis assourdissants d’un orchestre
Ou bien à ces fragments du miroir de la pleine lune
La nuit dans le torrent qui bondit des hauteurs !