Gnose
Belle est la lumière du ciel
lorsqu'elle tombe de l'éther dans l'étang
et s'y entrelace aux reflets des arbres
Ah or longtemps mûri aux profondeurs
feuilletées de la terre et qui surgis
lorsque l'esprit s'éveille comme amandier au printemps
Qu'il est doux alors de nourrir de fleurs
les grandes bêtes nocturnes du songe
Leurs yeux brillants sont des étoiles
quand elles broutent les champs ténébreux
L'érèbe n'est pas loin ni les quatre puissants fleuves
dont on entend mugir les cataractes
aux frontières des lointains du Paradis
Chaque bourgeon qui pousse offre son miel pour preuve
et les berceuses de la brise à peine déployée
caressent les oreilles vernies de la chlorophylle
Chaque hêtre aspire à l'éblouissement
qu'il attend de l'altitude
oblitérée à longueur d'hiver
Vienne le temps des colombes et qu'à leur
exemple le poète insignifiant balbutie en quête
d'une langue originelle par les musiciens ailés
jamais abandonnée
tandis que depuis l'humaine endémie
la planète est à feu et à sang !