Humeur d’automne
Quelle quête en cet espace où tout défaille, quelle quête pour l’ermite d’un vieux langage inconstant ?
Voici sourdre le temps des brumes ! Un corbeau sans lumière s’enfuit en rasant le ciel froid. Finis les amours versatiles et les explications d’ailes froissant les plaintes de l’arbre !
La palme se referme, la feuille rétrécit et brunit. C’est un or fallacieux qui contamine les futaies. J’entends mûrir le silence du ruisseau dessous les joncs flétris...
Que fut donc, décelée en longeant la rive, cette dépouille de lambeaux et d’os, cette carène frêle et malodorante ?
Ici, où s’élargit une buée au-dessus de l’étang un dernier reflet se creuse relique d’un été que sa gloire a quitté : on y croit entrevoir l’épure d’un tombeau pour les oiseaux.
Combien de fictions s’enchevêtrent dans mon esprit ! Combien de noires rêveries somment l’approche de Novembre !
On dirait ces feux allumés qui filent par les interstices au-delà du bois qui veille l’autoroute pour s’aller diluer dans l’évaporation violâtre des collines...
Avec un grincement d’écriture sur du papier déjà les pas précautionneux du gel crissent sur les perrons alors que la bise à nouveau s’époumonne au revers des saules, en soulevant de son mufle fuligineux des tourbillons de feuilles.
Une odeur de moisi s’élève de la pile de brouillons que tu compulses d’une main glacée.