30. Halte au bord de la «leoforos Souniou»
Quand même le plein jour s'étend sur les collines,
Cette aube permanente au fond de l'éternité grecque !
Malédiction splendide dont le feu traverse à grand galop
La mer et d'un élan
remonte la falaise au loin
Jusqu'à se figer en colonnes d’un temple au Vieillard de la mer !
C'est,
guidé par les crinières, la sueur et la bave scintillante
des alezans du soleil,
Le troupeau vert des étalons aux croupes innombrables :
Ce ressac printanier qui rapporte obstinément des profondeurs
Les embruns de la Liberté dont le pollen solaire
Essaime aux rivages d'Homère...
Tirée au cordeau,
La ligne où des voiles sèchent comme des chemises.
Le vent qui s’invite au colloque des oliviers.
Au loin la poignée de sel d’un village en son île.
Et moi, pétrifié par l’émotion comme un marbre inachevé.