Retour des aubes embrumées aux rougeurs tardives
L'éclat des étés se referme doucement ainsi que la grille
Par où l'on entrevoit le Jardin
Qui sera sous peu aussi lointain que s'il était perdu
Avec sa brise qui rebroussait joyeusement
La queue des écureuils
Les oiseaux noirs et blancs qui gardaient le seuil
Des matins festonnés de verdure et de montagnes bleues
Déjà les ouragans terribles et les attentats recommencent
De l'autre côté là-bas où se trouve la vie ordinaire
Les guerres n'avaient pas cessé C'est toi qui les avais un moment
Oubliées comme si le cosmos pouvait être harmonieux
Comme si l'odeur des grands pins flottant sur la piscine
Pouvait être celle de la poésie simplement
Parce que s'y baignaient de jolis enfants dont les corps
Toujours en mouvement soulevaient des gerbes de diamants
Parce que l'azur avait unifié le ciel jusqu'à la mer
Parce que les cris d'oiseaux disaient que les figues étaient mûres
Parce que ton coeur était léger et parcouru de mille émotions fugitives
Car enfin il n'y avait autour de toi que des êtres aimés