13. Nocturne des roses
Roses noires qui grandissez au détriment des roses pourpres
Du couchant, apportez-nous les airs de mer avec les cris derniers des mouettes
Geignant sur l'air du petit veau cherchant sa mère
Qu'on chasse l'oiseau fou encagé dans ma tête et le désordre de sa plume d'or
Tandis qu'affamé s'attarde alentour le sphinx aux babines tremblantes
(Une version tragique de «Titi et Gros-Minet» !)
Outre l'angoisse qui rôde, il existe des roses
Dont je préfère voir se paver mon chemin d'une pâleur de lis
Ce sont les roses d'encre au rosier poussé sur l'abîme
Dont parfois les rafales secouant la ronce
Détacheront l'un ou l'autre pétale
Parfumés à travers les éthers de minuit
Mais c'est par accident car celles qui sont les plus belles
Je les garde pour moi dans un tiroir secret.