17 décembre 2019
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Pour Aïlenn, l’indomptable...
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Le vélin de la page serait la steppe de Noël sillonnée de pistes de rennes entrecroisées pareilles à celles des landes que bleuit le soleil de minuit aux confins du cercle arctique
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Comme la bise effeuille jusqu'à la dernière les branches des fayards les jours d'hiver en rafales rythmées transiraient notre être déjà dépouillé du principal de sa verdeur et vacillant
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À la manière d'un esquif hasardé sur le tangage qu'entretient une houle inaccessible à toute compassion et dont la voix de ses sentences pierreuses harcèle impitoyablement les plages
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Ce seraient des crépuscules aux longs couchants sur les montagnes au revers desquelles une espèce d'araignée lumineuse emporterait son rouge abdomen en laissant derrière elle
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Ces odeurs d'iode et d'urine que dans les jardins du paradis exhale une végétation de souvenirs moisis tels ces lauriers coupés naguère en chantant par de jeunes amies aux voix de fées
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Ou ces brassées de lys que de naïves Ophélies cueillaient au bord des eaux là où les méandres des rivières ont quelque chose en commun avec ceux de l'amour cet éternel adolescent
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Qui ne redoute aucune nuit que ne rebute aucune nuit de sel et de rosée de tempête et de baisers car lui seul a ce don de franchir impunément l'Abîme et d'offrir aux humains l'espoir d'une variante de l'Éternité