Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 10:14

 

                        Sic transit...

 

.

Il parle d'une chambre tapissée de peintures poussiéreuses

en laquelle pour grandir son écriture il réduit celui qu'il est

à rien Juste un passant qui contourne les reflets où des fleurs

de pluie fleurissent les trottoir et mouillent de froid ses souliers

.

Il sait bien qu'il ne sera jamais compris et moins encore depuis

qu'il s'acharne à louvoyer parmi les syrtes de l'inexplicable

tandis que ses poèmes les plus hauts se cognent aux étoiles

entre lesquelles ils dérivent ivres tels des fragments de banquise

.

détachés par - disons-le en souriant – le réchauffement climatique

Fragments d'une glace pure avivée par le bleu-saphir translucide

des millions d'années Épaves promises à se fondre tôt ou tard

en l'immensité salée qui les rendra sans s'émouvoir à l'anonymat.

 

 

.

 

 

 

 

 

Retour de la poissonnerie

 

.

Le sac de coques déversé sur la table de la cuisine Voici

que son bruit est celui des galets rebrassés par le ressac

Mille secondes lâchées dans le même instant avec des airs

de fourmis noires qui courent soudain sur le papier blanc

Mais non ces petits abdomens et ces pattes sont ceux des mots

qui vibrent avec le crépuscule dans ton regard fatigué

.

S'établit alors le silence du premier consentement, du premier

choc des prunelles, du premier amour – l'irréparable, déchirant

traînant après lui sa longue piste de scories hérissées et de cendres

comme nous en jetions sur les glissades vertes des enfants

pour leur éviter (à eux ou peut-être à nous) de se casser la jambe

Par la fenêtre l'or tremblant du soir laisse des larmes sur les vitres

.

Il est temps de plonger au fond de toi pour ramener en surface

l'amphore aux jeunes hanches qu'un visage de divinité décore

L'argile est pétrifiée et sous l'ongle toque ainsi que de la pierre

mais s'ouvre encore sur suffisamment de vide et de profondeur

noire pour contenir le poème entier de tes chagrins, de tes douleurs

et le psaume continu du vent lorsqu'il soulève incessamment la mer.

 

 

 

.

 

 

 

 

Malinconia

.

Vigueur noire – qu'on m'ôte le souci desséché

de tant de saisons périmées

comme d'une plate-bande les fleurs ternies

qui furent d'un si beau jaune d'or l'été passé

.

Ne pensons qu'au présent – ô noire vigueur,

puisqu'il n'est plus rien qu'on puisse faire

excepté ricaner d'un rire où la dérision

le dispute à l'amertume

 

tant les hommes sont acharnés à se détruire.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires