4 mars 2010
4
04
/03
/mars
/2010
15:45
La paix finale
Et si le tropisme occulte des humains était
de s'entredétruire jusqu'à la totale
évanescence de l'espèce ? Nous resterait-il,
aux tréfonds du génome, indétecté, un vieux
programme enfoui dans notre cerveau reptilien
comme un crabe sous sa pierre, et dont la pince
d'homme de Cro-Magnon, après destruction de tous
ses cousins - Néanderthal ou autres -, par réflexe
viserait à prendre au col n'importe quel congénère
qui passerait à portée ? Homo homini lupus,
disaient les Anciens. Instinct cannibale enraciné
dans les premiers pas des hominidés ! Enfants
contre parents. Tribu contre tribu, peuple
contre peuple, continent contre continent. Bientôt
ce sera le paradis final, quand plus personne
ne sera là pour accoler au mot "Terre" l'adjectif
"humaine" et que, par le vent tournées puis arrachées,
puis emportées, puis détrempées par les intempéries
au milieu des gravats de bibliothèques écroulées,
pâliront,
jauniront,
et finiront à jamais
par se dissoudre dans la boue - avec tout le reste -
les pages de poèmes devenus proprement insensés.
Et si le tropisme occulte des humains était
de s'entredétruire jusqu'à la totale
évanescence de l'espèce ? Nous resterait-il,
aux tréfonds du génome, indétecté, un vieux
programme enfoui dans notre cerveau reptilien
comme un crabe sous sa pierre, et dont la pince
d'homme de Cro-Magnon, après destruction de tous
ses cousins - Néanderthal ou autres -, par réflexe
viserait à prendre au col n'importe quel congénère
qui passerait à portée ? Homo homini lupus,
disaient les Anciens. Instinct cannibale enraciné
dans les premiers pas des hominidés ! Enfants
contre parents. Tribu contre tribu, peuple
contre peuple, continent contre continent. Bientôt
ce sera le paradis final, quand plus personne
ne sera là pour accoler au mot "Terre" l'adjectif
"humaine" et que, par le vent tournées puis arrachées,
puis emportées, puis détrempées par les intempéries
au milieu des gravats de bibliothèques écroulées,
pâliront,
jauniront,
et finiront à jamais
par se dissoudre dans la boue - avec tout le reste -
les pages de poèmes devenus proprement insensés.