Parabole
Cette rage de lutter contre la disparition des choses
en rêvant de les répertorier avec des phrases
indéfiniment inachevées comme ces palais d'Inde
construits dans les sables et dont on ne sait si les murs
esquissés n'ont pas encore été dressés ou sont ruinés
Avec sculptures serpentines d'ombre et de soleil
et toute la geste humaine en bandeau sur le pourtour
continué dans les songeries d'un architecte disparu
Et dans le coeur obscur une fois franchi l'un des quatre
porches éléphantins couverts de runes le secret pur
Chambre vide avec tombée de feu froid par la coupole
Pour nos yeux éblouis la forêt de piliers à peine discernable
Où les singes assis s'amusent en craquant des cosses
entre leurs longues dents que découvre un faux sourire
et s'éparpillent brusquement comme un envol de siècles