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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 16:48

 

 

                                                    Mode d'emploi

 

 

 

 

Prendre le vent dans la blancheur latine, s'appuyer sur sa fuite

 

pour ouvrir un sillage où, se penchant, la passagère cherche à

 

entrevoir, parmi le bleu pastel, un reflet de sa beauté...

 

 

 

Qu'on lui offre une île, elle y débarque avec bonheur, s'allonge

 

nue au bord du friselis de l'eau, sur le sable parsemé de spirales

 

de nacre. Le soleil cajole ses pommettes de diamant, baise ses

 

lèvres de corail. D'un rayon insinuant repousse la pudeur des

 

plis et les ombres intimes.

 

 

 

Rougissante, elle demeure les yeux clos sur les airs vanillés

 

qu'elle respire. Son nez digne de Cléopâtre hume l'érotisme de

 

la nature, mếlé d'une forte senteur d'iode arrivant de la mer.

 

 

 

Il faut la laisser ainsi, l'oreille bercée au rythme du ressac s'écrasant

 

sur la grève, se retirant, revenant, sans progresser. Elle aime le

 

pétillement de l'écume qui se dissipe en imbibant le miroitement


du rivage.

 


 

Somnolente, elle est le centre d'intérêt des pétrels et des mouettes


qui s'assemblent à bonne distance. Elle aime s'imprégner de

 

l'atmosphère de désir que véhicule la brise, dont la fraîcheur


musquée ranime au fond d'elle la conscience d'être délicieusement


fendue.

 


 

Pendant ces heures-là, le marinier solitaire tire des bords au large,

 

soulevé parmi les crêtes écumantes, les verdeurs où tressautent des

 

dauphins et plusieurs bancs d'éclairs argentés.

 

 

 

 

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