Même si...
Même si le fugitif bonheur d'un visage aimé
A déjà passé comme une éclaircie entre deux orages
Même s'il n'y a plus le long des quais du port de bateaux
Dont les mâts se souviendraient d'avoir été des arbres
Même si l'éternité s'est réduite désormais à quelques secondes
Ou quelques jours de vie qui vous restent
Même si collent à votre mémoire ainsi que berniques
À leur rocher d'anciens baisers sur des joues fraîches
Même si le sourire boudeur d'une chatte chevelue
S'envole ainsi que le V d'un oiseau de mer dans les nuages
Même si dans d'autres temps le matin vous voyait du lit
Tomber brillant comme une étoile
Même si toutes les chansons jadis paraissaient gaies
Et qu'aujourd'hui toutes en vous sont cantiques de mort
Même si où que vous jetez les yeux ce ne sont qu'épées rouillées
Maisons usées reliques avariées chambres habitées de fantômes
Même si vivre a desséché puis alourdi votre masque à la façon
D'une vieille citrouille grimaçante d'Halloween
Même si vous cherchez en vain ce que vos mains pourraient toucher
De merveilleux dans ce monde en train de tout perdre
S o y e z h e u r e u x !