Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 15:33

Impitoyable

 

Triste et déclinant déjà, le soleil sur les collines

Qui ne sont que des toitures d'immeubles parisiens...

Ce cyprès est un réverbère et la mer avec son île

Au-milieu, qu'un courant d'automobiles contourne

Péripathétiquement, c'est la Place de la Nation !

Plus glacé que jamais, en mille cristaux brisé l'air

Trop pur brûle les poumons. Même en pleine ville

J'ai vu pendre à plusieurs poternes des poignards

D'eau figée. L'inapparente main de l'hiver s'en sert,

Je le suppose, pour mettre fin quasi chirurgicalement

Aux tourments des sans-abri qui ne se résignent pas

À côtoyer leurs pouilleux semblables dans des refuges,

Evidemment très différents des palaces cinq étoiles

Des Pharisiens. Au fond de mon cœur qui s'apitoie,

Dans un endroit tellement occulté que j'ai peine

À entendre la voix qui m'en vient, il me semble

Percevoir le constat que, sur la balance d'Anubis

À l'oreille attentive, toutes les vies, quand elles en sont

Au stade recroquevillé et desséché des feuilles mortes,

Se valent. Et la chance du néant, pour nous humains,

C'est qu'il est dépourvu de mémoire, et d'oubli.

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
Dommage que les vies ne se valent qu'à l'heure du néant puique ce dernier ne compte pour rien ?
Répondre