Les grands voiliers du temps migrent à tire d'aile
Vers l'autre rive de la mer
Déjà septembre
S'étiolent les figues violettes
Au figuier que prennent d'abordage les loriots
L'aimée au loin rumine au souvenir de ses beaux jours
Pour elle rien n'est simple Elle le sait
Mieux que personne
Le soleil est déjà plus terne
Les matins s'embrument derrière les hêtres
Sur la pente où riaient les libres enfants d'août
Dans la rumeur des graviers ressassés le refrain verdâtre
De la mer est celui du retour
Un cotre penche sur tribord
Qui remonte au vent et cingle vers le port
Pour ses mariniers aussi la croisière est finie
Fugace éternité le temps d'une averse entrevue
Sur les pierres qui brillaient dans la lumière revenue
Pourquoi ai-je tellement horreur de partir
Puis horreur de revenir