Ecureuil poète
Le mignon acrobate fourré qui dispute aux pies
Les plus hautes branches et s'y livre à toutes sortes
De facéties en me jetant parfois une pomme de pin
Rognée jusqu'au trognon
Comme je l'envie
Il muse dans le soleil avant les humains
Il se balance dans le ciel aux rameaux qu'il agrippe
De ses petits mains
Se jette dans le vide
La queue ébouriffée les pattes étendues
Et se ratrappe aux ramilles de l'arbre voisin
Pour lui les ramures maîtresses sont des autoroutes
Qu'il parcourt comme on dit "à la vitesse de l'éclair"
Si bien que l'oeil peine à suivre sa funambulesque
Vivacité
Et lorsqu'il vient à terre l'oeil aigu le museau levé
Qui sent et surveille le vent et les menaces invisibles
C'est pour creuser sous l'herbe et cacher un trésor
Grâce auquel survivre
Quand le monde semblera
Figé par un immaculé manteau d'éternité